Délions l’aide publique au développement

L’aide liée exige des bénéficiaires de l’aide étrangère du Canada – certains des pays les plus pauvres au monde – qu’ils achètent uniquement des biens et services canadiens avec le financement alloué. Un tel système mène au gaspillage de l’argent de l’aide dû à l’avantage intrinsèque qu’ont les compagnies canadiennes : les offres compétitives pour le développement de projets économiques ne sont pas viables.

En septembre 2008, après quatre ans de campagne menés par ISF Canada, le gouvernement canadien a annoncé qu’il délierait entièrement toute l’aide du Canada d’ici 2012.


Qu’est-ce que l’aide liée ?

Ingénieurs sans frontières a travaillé sur plusieurs douzaines de projets de donateurs à travers l’Afrique. Au moins trois projets sur quatre ont subi des revers parce que leur aide était liée.

L’aide liée exige que les nations en développement achètent des produits provenant seulement de pays donateurs comme condition d’aide au développement.

Essentiellement, nous donnons d’une main et reprenons de l’autre. Nous disons : « Voici un dollar, mais vous devez le dépenser sur notre blé, nos consultants, nos manuels. » Vous pouvez peut-être acheter ces items dans votre pays, mais notre aide est liée et ils devront être expédiés de l’autre côté de la planète pour que vous les receviez. En fait, l’OCDE a calculé que l’aide pourrait être de 15 à 30 % plus efficace si elle était déliée.


Pourquoi est-ce important ?

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que l’aide liée augmente jusqu’à 30 % le coût des biens et services. Le déliement de l’aide du Canada ne nous a pas seulement permis d’ajouter 90-180 millions $ à notre budget d’aide annuel, mais nous a aussi permis de rendre l’achat de biens et services pour les initiatives de développement plus adéquat, efficace et économique en encourageant les pays à acheter localement.

Pour voir un exemple de l’aide liée au Malawi, consultez : http://www.ewb.ca/en/articles/posteditorial_081016.html


Quelle est l’importance du déliement de l’aide du Canada ?

Le déliement de l’aide est l’une des décisions les plus sensées qui peuvent être prises par les pays compatissants. Plutôt que de montrer le bon exemple, le Canada était à la queue du peloton dans le domaine.

Selon les toutes dernières statistiques, 40 % de notre aide bilatérale était liée et exigeait l’achat de biens et services canadiens. Cela équivaut à 800 millions $ dépensés inefficacement.

Le gouvernement du Canada a annoncé qu’il délierait l’entièreté de notre aide bilatérale d’ici 2012. Avec environ 25 % d’augmentation en efficacité de 800 millions $, c’est l’équivalent de 200 millions $ en plus d’aide chaque année – grâce à un simple coup de crayon.


Quel a été le rôle d’ISF dans le déliement de l’aide ?

Au début de 2004, ISF a reçu un prix de Manufacturiers et exportateurs du Canada et a été invité à leur cérémonie de reconnaissance. Lors de la réception du prix, le co-PDG Parker Mitchell a lancé un défi aux compagnies présentes : « Commencez à penser à une nouvelle façon d’être compétitifs, parce qu’ISF s’apprête à mettre fin à l’aide liée ! »

Les membres d’ISF ont travaillé à différents niveaux pour réaliser ce changement.

L’engagement des députés fédéraux et députées fédérales :

En 2005-2006, les députés fédéraux et députées fédérales ont reçu plus de 8500 cartes postales personnellement signées par leurs électeurs et électrices leur demandant de délier l’aide. Depuis 2005 et jusqu’à ce jour, les sections ont participé à des réunions (parfois plusieurs) avec plus de 30 députés fédéraux et députées fédérales à ce sujet.

L’engagement public :

En plus de la campagne à l’aide de cartes postales, en janvier 2007, les membres d’ISF présents au congrès national sont descendus dans les rues de Montréal avec 3000 panneaux d’arrêt miniatures sur lesquels était écrit « Arrêtons l’aide liée ». Ils ont discuté avec des milliers de Montréalais et Montréalaises au sujet de l’aide liée et ont envoyé les 3000 panneaux d’arrêt aux députés et députées.

L’engagement des décideurs et décideuses :

Depuis 2005-2007, ISF fait pression pour rencontrer les décideurs canadiens et les décideuses canadiennes, en discutant avec Paul Martin (alors Premier ministre), Robert Greenhill (alors président de l’ACDI), le ministre des Finances, le ministre de la Coopération internationale, la gouverneure générale Michaëlle Jean et d’autres membres du personnel supérieur du Bureau du Conseil privé, du Cabinet du Premier ministre et de l’ACDI.

À chaque nouvelle rencontre, les décideurs et décideuses étaient confrontés à cette question : « Pourquoi le Canada n’a pas délié son aide ? », ainsi qu’à des arguments sophistiqués contre la politique existante.

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