M-Shule: l’intelligence artificielle au service de l’apprentissage personnalisé

Il y a quelques mois, ISF a annoncé son investissement dans M-Shule, une entreprise de technologie éducative basée au Kenya, qui utilise les SMS afin de diffuser du contenu éducatif sur mesure pour les enfants d’Afrique subsaharienne. Avec le retour des classes, la superviseure en investissement d’ISF, Helena Haba, a discuté avec Claire Mongeau, directrice générale et fondatrice de M-Shule, pour savoir ce qui l’a motivée à créer M-Shule et comment sa formation l’a aidée à ce que le projet ait autant de répercussions qu’il en a aujourd’hui.

Elena Haba (EH): Pour toute personne qui ne connaît pas bien votre entreprise, pourriez-vous nous en dire davantage sur ce qu’elle accomplit?

Claire Mongeau (CM): Bien sûr! M-Shule signifie « école globale » en swahili. Nous gérons une plateforme d’apprentissage adaptatif basée à Nairobi, au Kenya. Nous créons des expériences d’apprentissage personnalisées au moyen de l’intelligence artificielle et des SMS pour les élèves de régions défavorisées qui en ont le plus besoin. Nous utilisons un moteur d’apprentissage adaptatif qui personnalise les leçons en fonction des élèves afin de les aider à se rendre là où ils et elles devraient être. Puis, nous analysons les données et donnons des aperçus et des recommandations à leurs parents, leur personnel enseignant et leur école.

Nous croyons qu’avec cette approche, nous sommes capables d’améliorer les résultats d’apprentissage des élèves et de leur offrir de meilleures perspectives, surtout pour ceux et celles qui en ont le plus besoin.

EH: Qu’est-ce qui vous a menée à créer M-Shule et à œuvrer dans le milieu des technologies éducatives?

CM: L’histoire de mon origine, pour ainsi dire, est que ma mère était éducatrice spécialisée dans des écoles primaires. J’ai grandi en ayant un grand intérêt pour les investissements et les efforts qui sont faits afin de créer un meilleur milieu d’apprentissage pour les enfants et de répondre aux besoins propres à chacun et chacune. J’ai toujours pensé qu’il devait y avoir un moyen d’offrir ce type d’aide, particulièrement pour ceux et celles qui vivent dans des régions qui ne disposent pas des ressources nécessaires.

J’ai donc compris qu’une attention personnalisée donne de meilleurs résultats d’apprentissage et qu’il y a, partout dans le monde, des innovations incroyables dans les technologies qui pourraient mener à ce genre de résultats. J’étais complètement fascinée par ce qui se produisait aux États-Unis et dans le monde occidental dans le milieu de l’apprentissage adaptatif et personnalisé, ainsi que par la façon dont nous pourrions adapter ces formes d’apprentissage aux technologies qui sont si répandues ici, en Afrique de l’Est : les téléphones cellulaires et les SMS. Je me suis donc dit « pourquoi ne pas utiliser ces idées, ce même pouvoir d’apprentissage, de façon à ce que tout le monde puisse y accéder? » Et c’est ce qui m’a amenée à mettre M-Shule sur pied!

EH: Pouvez-vous nous donner un exemple de l’une des écoles avec laquelle vous collaborez et parler un peu des effets que M-Shule a eus sur celle-ci?

CM: Absolument. Nous avons lancé notre projet pilote, avec l’aide d’ISF, à la fin du mois de mai et nous avons effectué des essais dans 17 écoles de Nairobi (des écoles de régions défavorisées). Une de ces écoles se situe à Kibera, l’un des plus grands bidonvilles en Afrique de l’Est, où beaucoup de parents ont très peu de revenus. Il y a une école privée à faible coût à Kibera pour répondre aux besoins de ces enfants. Cette école vise les communautés semblables à celles qui fréquentent les écoles publiques, mais elle tente de fournir des ressources supplémentaires ainsi qu’une valeur ajoutée en incorporant différents types de programmes, comme le nôtre.

Nous avons commencé à travailler avec une école nommée Cheery Education Centre en mai, avec l’appui du directeur et des enseignants et enseignantes responsables, puis nous avons lancé le programme dans leur classe de 6e année. À ce jour, nous avons reçu des commentaires remarquables de la part des élèves, des parents et du personnel enseignant.

Mon commentaire préféré des élèves est que le programme leur a permis de se faire de nouveaux amis parce qu’ils et elles vont à la maison pour répondre aux questions, puis, de retour à l’école, ils et elles s’entraident.

Plusieurs élèves affirment aussi qu’ils ont de meilleurs résultats aux examens. Une élève nous a dit qu’elle détestait les mathématiques dans le passé, qu’elle ne se sentait pas assez bonne et n’avait jamais aimé en faire. Cependant, elle a commencé à utiliser M-Shule et son résultat s’est amélioré, passant de 30 % à 75 %.

Évidemment ce n’est que le commencement, mais nous sommes très enthousiastes de constater que les gens y trouvent une valeur réelle et nous avons hâte de voir les effets se multiplier.

EH: Comment le soutien d’ISF a-t-il aidé M-Shule à se développer?

CM: Pour l’instant, nous n’avons travaillé que quelques mois avec ISF, mais nous avons déjà bénéficié d’un grand soutien de leur part. L’aide que nous avons reçue nous a permis de lancer notre projet pilote, ce qui était déjà incroyable. De plus, l’équipe nous a aidé·e·s à affiner notre stratégie, à trouver de nouvelles façons de stimuler les personnes participantes et de nouvelles manières de concevoir notre produit. Sans oublier que nous sommes sur le point d’avoir nos premiers bénévoles outre-mer, le mois prochain, ce qui sera déterminant pour notre partenariat et qui nous aidera à améliorer nos analyses de données et nos communications.

Pour une compagnie qui travaille dans le milieu de l’intelligence artificielle, il faut être bon à toutes ces choses : comprendre les données et en parler. Nous sommes donc très excité·e·s d’agrandir notre partenariat avec ISF puisque je crois qu’il s’agit de l’un des grands moyens de parvenir au succès.

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