G7 Charlevoix : le premier ministre Trudeau rallie du soutien malgré les défis américains

Dans les jours qui ont précédé le Sommet du G7, le président des États-Unis a monopolisé les nouvelles avec des plaintes au sujet de pratiques commerciales déloyales (le Canada soutient que les États-Unis ont en fait un excédent commercial) et de nouveaux tarifs sur l’acier et l’aluminium contre le Canada, le Mexique et l’Europe.

La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, s’est montrée ferme sur la position du Canada selon laquelle ces tarifs sont « illégaux et injustes », tout en assurant les médias que les conversations avec les représentants américains avaient été « cordiales » et « productives ». Le premier ministre Justin Trudeau a fait écho à ces commentaires dans sa conférence de presse de clôture, et le président Trump a réagi en se retirant du communiqué final du sommet, une mesure sans précédent condamnée par les autres dirigeants du G7 et de nombreux responsables politiques américains.

En résumé :

Le bureau d’Angela Merkel a publié cette photo prise aujourd’hui au G7, qui vous en dit long sur le déroulement des choses. pic.twitter.com/IXX6K3ayys

— David Mack (@davidmackau) 9 juin 2018

Trump à nos alliés. #SommetG7 #G7Charlevoix pic.twitter.com/0ldxBvE5kX

— Rachel Dzanashvili (@rachel_dz) 10 juin 2018

Mais ce ne sont pas les seules histoires qui ont attiré notre attention.

Notre top 5 des points à retenir du G7 Charlevoix

ISF a envoyé deux déléguées au G7 — voici nos 5 principaux points à retenir :

1. Le Canada a recueilli 3,8 milliards de dollars pour l’éducation des filles dans les États en conflit et fragiles, dont 400 millions de dollars en nouvelle aide publique au développement du Canada

Nous avons été heureux et heureuses d’entendre la ministre du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, annoncer l’octroi de 3,8 milliards de dollars pour l’éducation des filles dans les États en conflit et fragiles, soit la plus importante contribution de l’histoire à ce problème. Une coalition d’organisations de la société civile, dont Plan Canada, Vision mondiale, Résultats Canada, Right to Play, Save the Children et UNICEF Canada, a aidé à obtenir des engagements du Japon, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de l’UE et de la Banque mondiale. Leurs efforts ont permis de tripler l’objectif initial de 1,3 milliard de dollars, le Canada versant 400 millions de dollars sur trois ans. Ce financement fournira un large éventail de ressources, notamment des écoles, des fournitures et des enseignants, ainsi qu’un meilleur accès à l’éducation en luttant contre l’insécurité, la violence sexuelle et d’autres risques pour les filles en situation de crise.

ISF se fait depuis longtemps le champion d’une aide au développement plus importante et de meilleure qualité, et ce financement ciblé contribuera grandement à la réalisation des objectifs de développement durable. (Voir notre campagne #Allô2030 pour savoir comment vous pouvez aider à atteindre les ODD !)

Félicitations à @CanadaDev et à la société civile pour l’annonce d’aujourd’hui de 3,8 milliards de dollars pour l’éducation des filles dans les États en conflits et fragiles, 3 fois la cible de 1,3 milliard de dollars (avec 400 millions sur 3 ans du Canada) au #G7Charlevoix ! Cela aura un impact transformateur dans le monde entier #leFUTURestFÉMINISTE pic.twitter.com/0VoLRcHp0n

— Amber Minnings (@AmberMinnings) 9 juin 2018

@mclaudebibeau 3,8 milliards de dollars (400 millions de dollars du Canada) sur cinq ans engagés par le Japon, le Royaume-Uni, l’UE, l’Allemagne et la Banque mondiale pour l’éducation des filles dans les pays en développement en crise. La plus grande contribution de l’histoire à l’éducation des filles en crise.

— Celia Grimbly (@celiagrimbly) 9 juin 2018

2. L’IFD du Canada a lancé le Défi 2X et vise à attirer 3 milliards de dollars pour les entreprises dirigées par des femmes et le leadership économique d’ici 2020

L’une des annonces les plus excitantes est venue de FinDev Canada, le nouvel institut de financement du développement de notre pays. Grâce au leadership du directeur général Paul Lamontagne, tous les pays du G7 ont adhéré à l’ambitieux Défi 2X, qui vise à recueillir 3 milliards de dollars de financement public et privé d’ici 2020 pour « aider les femmes à devenir des entrepreneures, des chefs d’entreprise, des employées et des consommatrices de produits et de services qui favorisent leur participation à l’économie ».

Lors de l’annonce, M. Lamontagne a reconnu que le Canada était le « petit nouveau », n’étant devenu opérationnel qu’en janvier 2018, mais cette réalisation démontre la capacité de leadership de l’IFD. Parmi les autres réalisations notables de l’institut, on peut citer une solide politique d’égalité des sexes et un conseil consultatif composé d’experts et d’expertes du secteur privé et du développement qui veillent à ce que ses investissements génèrent des retombées sociales et économiques.

ISF milite depuis longtemps en faveur de la création d’un IFD canadien, en particulier d’un IFD qui investit dans des entreprises à risque élevé dirigées par des femmes et dans les pays les moins développés économiquement. Nous sommes ravis de voir FinDev aller dans cette direction et convaincre les autres de le suivre. Notre PDG, Boris Martin, est membre du conseil consultatif, de sorte que nous continuerons d’être impliqués auprès de l’IFD et de veiller à ce que chaque investissement contribue à offrir des moyens de subsistance prospères pour ceux et celles qui ont été mal servi·e·s par les modèles économiques historiques.

Ravie d’entendre @FinDev_Canada annoncer le #Défi2X, un partenariat de collaboration entre toutes les institutions financières du #G7 pour mobiliser 3 milliards de dollars de financement public/privé d’ici 2020 pour l’inclusion financière, l`entrepreneuriat & le leadership des femmes ! cc @isf @paullamontagne #G7Charlevoix pic.twitter.com/tKQdlFcjM7

— Amber Minnings (@AmberMinnings) 9 juin 2018

L’IFD du Canada @FinDev_Canada est « le petit nouveau », mais il a fait preuve de leadership en promouvant les investissements à retombées sociales, l’égalité des sexes et une consultation avec la société civile. Espérant qu’il ouvrira également la voie à des investissements à haut risque dans les pays aux besoins les plus importants #G7 #Défi2X

— Amber Minnings (@AmberMinnings) 9 juin 2018

3. Cinq dirigeant·e·s se sont engagé·e·s à adopter une indispensable charte sur les plastiques pour réduire la pollution des océans

Le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni ont réitéré leur engagement envers l’Accord de Paris sur les changements climatiques et ont convenu d’une charte non contraignante sur les plastiques qui vise à réduire la pollution créée par les articles en plastique à usage unique comme les bouteilles, les gobelets et les sacs. Puisqu’ISF vise à bâtir des économies durables et inclusives, nous félicitons cette initiative qui constitue une étape mondiale importante vers la durabilité environnementale.

Catherine McKenna, notre ministre de l’Environnement et du Changement climatique, a également souligné que le Canada ne recycle que 11 % de ses plastiques et devrait — et peut — faire mieux. Les Canadiens et Canadiennes peuvent donc s’attendre à une stratégie nationale sur la pollution par les plastiques sous peu. Nous assisterons à la dernière réunion ministérielle du G7 sur les changements climatiques cet automne pour voir si le Canada tient ses promesses.

McKenna affirme que le Canada a besoin d’une politique intérieure en plus de l’accord potentiel du #G7 sur la réduction du plastique océanique. Le Canada ne recycle que 11 % de son plastique #Journéemondialedelocéan #G7Charlevoix pic.twitter.com/McAjjp7TM3

— Celia Grimbly (@celiagrimbly) 8 juin 2018

Nous pourrions avoir plus de plastiques que de poissons dans nos océans d’ici 2050 — nous pouvons faire mieux, dit la ministre de l’Environnement et du Changement climatique @cathmckenna au #G7Charlevoix. Je suis d’accord ! Disons #Allô2030 à un monde plus durable https://t.co/Uyw6gTYoul pic.twitter.com/J43RptCnNI

— Amber Minnings (@AmberMinnings) 8 juin 2018

4. La société civile, en particulier les organisations de femmes, a bénéficié d’un accès et fourni un apport sans précédent — mais le G7 demeure un club très exclusif

La société civile a participé activement au processus du G7 au Canada en participant aux réunions ministérielles, en hébergeant les consultations du W7 et du C7 de même que par l’entremise du Conseil consultatif sur l’égalité des sexes. Le Conseil a donné son avis sur les documents ministériels et a produit une série ambitieuse de 60 recommandations, et les organisations de la société civile ont joué un rôle essentiel dans l’obtention d’engagements sexospécifiques en faveur de l’éducation des filles et du financement par les IFD du renforcement du pouvoir économique des femmes.

Au-delà de ces processus formels, souvent sur invitation seulement, cependant, il y avait peu d’occasions pour de petits organismes sous-financés et pour les citoyens et citoyennes de participer à ce processus. Les manifestations pacifiques, les forums alternatifs, les arts de la rue et les performances à l’extérieur du sommet ont été considérés par beaucoup comme les seules options disponibles pour faire entendre leur voix malgré une forte présence policière.

Être dans la pièce est important. Seule une poignée d’organisations de la société civile ont pu assister au sommet, ce qui signifie que le G7 demeure un forum opaque et difficile d’accès pour beaucoup et où de nombreuses voix importantes ne sont pas entendues.

Merci à nos ONG canadiennes qui nous ont poussés et mis au défi de faire cette annonce historique.

Nous formons une très bonne équipe qui travaille ensemble pour réaliser le plus gros investissement dans l’éducation des femmes et des filles en situation de crise et de conflit. #G7 #G7Charlevoix pic.twitter.com/S7F99DT1nl

— Marie-Claude Bibeau (@mclaudebibeau) 9 juin 2018

En route vers le centre des médias #G7 avec @AmberMinnings pour obtenir la primeur pour @ewb sur les efforts des dirigeants mondiaux pour construire des économies durables et inclusives #MonG7 #G7Charlevoix pic.twitter.com/2p83v9DBeF

— Celia Grimbly (@celiagrimbly) 8 juin 2018

Jour 1 au #G7charlevoix ! Heureuse d’être ici pour des discussions internationales sur l’#égalitédessexes, les #changementsclimatiques & une croissance qui fonctionne pour tous et toutes avec @celiagrimbly @isf #G7 #monG7

— Amber Minnings (@AmberMinnings) 8 juin 2018

5. Le Canada a placé la barre très haut — maintenant tous les regards sont tournés vers la France pour voir si elle l’atteindra

Malgré l’opposition ouverte de certains pays membres du G7, le Canada a placé la barre très haut en matière de durabilité environnementale, tant sur le plan des engagements pris que de la logistique. Par exemple, plus de 100 000 arbres doivent être plantés pour compenser le carbone produit par le sommet et le recyclage, le compostage, les produits d’origine renouvelable, le manque de plastique et d’autres efforts environnementaux ont été remarqués dans le centre des médias.

Le Canada a également établi un programme solide fondé sur l’égalité des sexes, y compris le Conseil consultatif sur l’égalité des sexes tout au long du processus de planification et lors du sommet, et a pris des engagements précis pour renforcer le pouvoir des femmes et des filles (bien que les organisations de femmes aient noté certains points à améliorer).

Alors que la France se prépare à assurer la présidence du G7 en 2019, de nombreux membres de la société civile et, semble-t-il, du gouvernement et de la fonction publique du Canada espèrent qu’ils poursuivront le programme progressiste que le Canada a établi, afin de créer une continuité, une durabilité et des attentes pour la présidence américaine en 2020.

Le Canada a-t-il livré un #G7 féministe ? @lyricthompson de @ICRW évalue le Sommet de Charlevoix et trouve un intérêt sans précédent pour l’égalité des sexes, mais il y a place à amélioration : https://t.co/hYcRrCTc6N via @CFR_org

— Women&ForeignPolicy (@CFR_WFP) 12 juin 2018

La plupart des leaders qui ont participé au #G7Charlevoix ont accepté de réduire le plastique partout dans le monde. Mais le plan du G7 sera-t-il efficace ? Ashley Wallis, de @envirodefence s’est jointe à #ctvpp pour fournir son évaluation #cdnpoli pic.twitter.com/YaC075LSvm

— CTV Power Play (@CTV_PowerPlay) 11 juin 2018

Faire avancer les choses sur des questions importantes

Malgré un contexte politique tendu, les dirigeant·e·s du G7 ont pu s’entendre sur certaines questions importantes – comment restaurer et protéger nos océans de la pollution plastique, investir dans l’éducation des filles et l’entrepreneuriat des femmes – et ont consacré des milliards de dollars au financement d’initiatives de développement novatrices.

Le G7 Charlevoix s’est conclu par un communiqué conjoint de six pays qui énoncent leurs objectifs à l’échelle nationale et internationale. En d’autres termes, maintenant que le sommet du G7 est terminé, le véritable travail de politique et de mise en œuvre commence.

Malheureusement, les recherches d’ISF montrent que les pays du G7 n’ont pas une très bonne feuille de route en ce qui concerne le respect de leurs engagements, bien que ceux-ci puissent fournir un mécanisme permettant à la société civile de demander des comptes aux gouvernements.

Les G7 sont un espace où les dirigeant·e·s du monde entier peuvent s’exprimer franchement, nouer des relations et établir des normes par le biais d’accords non contraignants sur des questions mondiales. Les cinq points ci-dessus sont nos grands titres du sommet du G7 parce qu’ils montrent que lorsque nous travaillons dur, ensemble, nous pouvons créer des changements positifs.

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